Les gens se contentent surtout de ces quelques noms qui sont « la Fame » dans le milieu de l’art urbain. Pourtant, pour un connu, des milliers d’inconnus derrière qui œuvrent sans attentes particulières du milieu. Ce street art sauvage que les mairies aimeraient baillonner à coups d’euros d’amendes, renforçant cette sensation malsaine « d’art autorisé ».
On peut alors se demander comment les gens restent dupes de cette grande supercherie qu’on nomme « marché de l’art » et qui généralement ne vaut que par quelques pets bien placés lors d’un buffet. Mais comme pour le commerce courant, la bidonnerie est un marché, alors faudrait pas qu’on mélange les « vrais pros » avec des talents urbains locaux qui pourtant réussissent aussi leurs tours de magie pour ôter le message de mort que portent nos cages de ciment brut.
C’est pour ça que j’aime particulièrement ces inscriptions spontanées, placées là gratuitement à titre de slogans hors gabarits ou délires visuels. Avec le temps on reconnait facilement certains auteurs, l’un spécialiste du pochoir, l’autre grand Bomb Master, et tant d’autres qui souhaitent simplement partager. Les vrais grapheurs émergeant naturellement au fil de leurs œuvres, de moins en moins recouvertes, que ce soit par d’autres moins respectueux ou des services administratifs.
La ville est une perpétuelle pépinière de talents qui fabriquent son histoire avec elle. Il y a des architectes. Des artistes. Des ingénieurs. Et tout ces non-professionnels qui disposent pas moins d’idées et de talents, forgeant cette si particulière identité de l’endroit. Concernant ces graphes de rue spontanés, je conçois mal qu’exprimer de l’art, pas juste un « love zezette » pourrave taggé à l’arrache, puisse y être considéré comme un délit. Sur ce : longue vie au Deuxième Monde !
Comments are closed.