Parfois tu voyages loin. Trop fatigué de tes congénères et d’un quotidien qui cumulés, te donnent envie d’ouvrir le gaz sans allumer quoi que ce soit. Tu es le point noir sur la face bariolée du monde. Ou une licorne arc-en-ciel dans une planète desséchée, déjà morte, juste qui ne le sait pas. Bref : tu te fais grave chier.
Alors l’idée de déconnexion, ailleurs & découvertes t’envahie.
Genre en Décembre. 2004. le 26 à l’atterrissage.
Ce que ne savent pas les Sri Lankais, c’est que le pastis tu l’aimes noyé, mais pas à ce point. Ouaip : tsunami survivor. Mais contrairement aux dumbs qui passeront en télé, tu garderas ça pour toi. « Propre » si l’on peut dire. Sans glorification. Car pendant 2 semaines, t’auras eû sans caméras interposées la constatation que comme d’habitude : ceux qui morflent, c’est ceux qui n’ont déjà rien. Colombo est une belle ville. Mais le bidon-ville qui lui sert de banlieue est gigantesque, abyssale… et ce sont ces fameuses « cabanes de pêcheurs » comme auront osé dire les médias prudes qui paieront le plus lourd tribu de cet accident planétaire. Les nantis ont du dur, pas de la tôle et des bouts de bois en guise de domicile.
Ceci dit, le peuple indien & asiatique a cette force que nous autres, couards occidentaux, avons oublié par trop de confort : garder le sourire, même quand la merde te submerge.
J’ai compris ce jour là que je n’avais jamais été fait pour cohabiter avec vous. Avec eux non plus ; je ne prétend pas être aussi fort. Et malgré tout, l’ile demeure un endroit magnifique et ces habitants parfaitement aimables.
Tôt le matin dans les gares, les gens continuent d’aller bosser dans ces trains bondés qui te font redouter l’accident à chaque croisement entre deux rames, vomissant leurs passagers jusque par les portes alors qu’ils sont en mouvement.
« Columbo train station »
Collection Corners Of World.
Sri Lanka.
2004
Disponible en tirages & fichiers HD dans Le Shop.
