Graphisme - Photographie - Illustration

L’après #BigData …

Je ne savais pas trop où poster cet article, il n’est pas lié aux images, ni à une forme de rebellion potache. C’est juste un panneau de signalisation que je souhaite poser et partager en posant une question. Et ce, démarrant sur une simple news lue ce matin concernant Twitter et son souhait de filtrer l’affichage de messages postés.

 

DEBALLAGE SOCIAL…

On peut affirmer sans trop être acheté que, dans la guerre des réseaux sociaux en 2014, deux sociétés mènent largement la danse loin devant le reste des concurrents : Twitter et Facebook. Je passerais sur ce dernier, n’étant pas réellement fans des commérages que je fuyais déjà dans les cours de récré’ et continue d’esquiver dans les soirées et à d’autres comptoirs. Ça plait aux gens, certes, mais c’est sans doute d’avantage du à la misère de leur curiosité pour des passions originales qu’à une réelle sincère envie de communiquer.

Comme vous l’aurez compris, je n’ai jamais eu d’affinité pour Facebook. Un genre de tare en cette période où il fallait poster absolument la photo de ce plat ingurgité ou montrer sa trogne à la moindre occasion. J’ai pourtant une page là bas, que j’administre façon « pain in the ass » comme diraient nos collègues outre-atlantique. J’y poste quelques news et m’enfuis bien vite sans même lire le contenu que de prétendus « amis » postent pour combler le voyeurisme de leurs voisins. De toutes manières, que je n’aime ou pas les messages de ces soi disant « amis » on me les balancera par défaut dans une certaine mesure (voir plus loin…).

C’est ce qui a fait que j’ai vite abandonné l’outils de Zuckerberg pour me réfugier sur Twitter. là bas, on me propose de volontairement choisir les flots de messages qui arrivent sur mon compte. Libre à moi d’estimer ce qui me plait, ce que je supporte, et ce qui me gonfle carrément. Les gens autour ne sont pas des « amis », ce sont de personnes, avec leur passions, envies, caractères… tout autant de variantes qui font qu’on peut se permettre de choisir qui suivre. Librement toujours. En résulte une sélection assez naturelle qui vous fait vite comprendre qu’on est sur Twitter pour partager autre chose que des photos de kikinous et autres selfies à 2 balles (bien que celà existe ^^). Oui, on utilise Twitter essentiellement pour le partage de trouvailles qui gravitent ailleurs qu’autour de son nombril (à moins d’être une giGAGA star) et c’est un plaisir de mettre en commun des infos souvent très spécialisées qu’on aurait pas trouvé tout seul, faute de temps, faute d’immensité du web.

 

LES MATINS CAFE / CLOPE / TWITTER

Au lancement, mon navigateur s’ouvre toujours sur un agrégateur de news (Netvibes), page informatique/technologies en premier. Un peu comme papa dépliait son journal et triait dans les unes, rien d’original sortis de l’évolution du support et de ses fonctionnalités. La seconde page que j’ouvre est forcément Twitter, dans lequel je vais re-balancer les news estimées intéressantes trouvées pour les partager. Et aussi remonter le fil des posts de ces gens que j’ai choisis de suivre, en recherche d’autres découvertes à côté desquelles je serais passé.

Saisissez-vous la finesse déjà au niveau du rapport « social » qui différencie Twitter du reste de ces réseaux dits sociaux ? Oui, nous sommes des infovores. Nous voulons tout savoir, tout connaitre, mais pas de nos voisins forcément, plutôt du monde qui dans son immensité et sa richesse nous noies sous les informations qu’il faudrait explorer. Mais nos Twittos favoris sont là et auront tôt fait de poster cette news hallucinante, ce fait méconnu ou encore cette joke hilarante qui offrira un instant de détente à nos pensées.

 

I WANT IT RAW !

Ce qui différencie encore Twitter du reste, c’est qu’on ne choisis pas de suivre une personne pour faire bien. Certes, on peut se lâcher à suivre les ragots-promo d’une célébrité (qui rarement sera rédactrice réelle du twit ; on a des agents et CM pour ça, nan mais). Plus souvent, on sera surtout enclin à explorer les relations de ses premiers voisins suivis pour savoir QUI poste de l’info tacite comme on aime, qui rajouter dans sa liste de gens à suivre. Je pense sans troo me tromper que chacun se satisfait amplement d’une bonne centaine de personnes à suivre, quitte à faire tourner les chaises pour toujours avoir une twitlist saine. J’aurais du mal à percevoir comme autre que robots des comptes suivant plus de 500 personnes…

Généralement on ajoute une personne à suivre, on jauge l’intérêt et la quantité de ses twits, puis on garde ou envois balader selon le degrés de satisfaction. Pas de comptes à rendre. Pas de challenge au « qui aura le plus de relations listées sur son profil ». Un gros OSEF mais… pas si laxiste que ça. Car il ne sera pas rare de tomber sur des personnes avec qui interagir, discuter, polémiquer, deviendra aussi naturel que si l’on avait fait une bonne rencontre IRL. L’outils annihile les distances, pas les relations.

De la même manière, une personne postant régulièrement de bonnes infos partagées aura donc aussi ses humeurs. Ses autres passions qui ne nous concernent pas. Ce qu’on peut résumer par « du bruit » mais qui nous rend tous particulièrement différents. Et comme je l’ai toujours dit : « les différences font l’importance ».

Là où je veux en venir, c’est qu’aujourd’hui j’ai lu cette news qui m’a particulièrement perturbé. Pour résumer, les têtes pensantes de Twitter estiment qu’il serait bon pour l’utilisateur qu’un algorithme filtre à la place de son propre cerveau les messages distribués. Toujours dans un soucis « d’amélioration d’exprience » bien entendu. Et là, j’ai un engrenage qui grippe…

Autant je peux comprendre que Google, à force de fouiller dans les datas perso de ses utilisateurs, puisse soumettre à madame Michu un restaurant proche quand elle déambule dans les rues d’une ville à 20 heures (quoi que… si la petite perle locale de restauration à 20 mètres ne s’est pas listée volontairement dans les entrailles du moteur, elle passera à côté sans même avoir connu son existence). Autant je peux comprendre que Facebook use de ses Likes pour choisir du contenu poilu pour la Dame aux Chats des Simpsons bien plus adapté que celui de son amis fan d’aquariophilie. Autant sur Twitter, là je ne comprends plus. Cela voudrait-il dire que tout ce que je vous ai décrit au dessus n’est pas ce que nous recherchons dans notre grande majorité ???

 

LE FILS DU BIG DATA

Il est certain qu’internet est une masse d’information trop énorme pour être digérée par l’humain seul. Les algorithmes sont donc nos amis pour dégrossir et classer le contenu. C’est d’ailleurs l’essentiel de l’activité de Google. Ceci dit, j’en viens à douter quand ces mêmes sociétés qui indexent le contenu se permettent d’estimer à la place d’un utilisateur ce qu’il est bon ou pas d’afficher. Les pages du moteur de recherche ont, si l’on est lucides, perdu depuis des années tout réel aspect naturel dans ce qu’elles affichent. Entre les contenus et métas optimisés SEO, les 5 premières pages se contentent de lister sans risque les sites à gros trafic, soient ils des attrape-nigauds sans réel contenu intéressant. Un coup à presque regretter la neutralité de AltaVista…

J’estime que tous ces gens qui nous rabâchent du Big Data à tour de bras se trompent énormément quand cela touche l’information pure. Nous avons besoin d’estimer personnellement la valeur d’un contenu. J’irais jusqu’à dire que nous avons besoin d’accidents pour tomber sur cette info, relayée nulle part parfois, et sincèrement passionnante. l’algorithme est un fabricateur de flans-info, il lisse dans le sens du poil la masse de données mais n’en fait par forcément ressortir ce qui est vraiment tacite au yeux de l’utilisateur. C’est un peu le journal de 20 heures à papa.

C’est pour toutes ces raisons que je prédis un riche avenir à qui saura offrir un service rationalisé en infos, triées dans le sens de la clarté mais surtout pas du jugement… brut tout en étant limpide. Et ça, on y est pas encore, à moins de se tartiner volontairement avec plus ou moins de joie les longs scrollings dans les messages postés par… ses Twittos favoris ! Quand un algorithme se permet de juger un contenu à afficher, c’est la libre pensée qu’on viole. C’est aussi simple que cela.

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